Le 24 juin dernier, la sentence est tombée comme un couperet. Les citoyens britanniques veulent sortir de l’Union européenne pour la majorité d’entre eux. Un coup d’accélérateur a été donné ce 12 juillet par la démission du 1er ministre britannique, David Cameron, remplacé par Theresa May, eurosceptique conservatrice, qui a pris ses fonctions mercredi 13 juillet. Ce changement de locataire au 10, Downing Street n’a pas surpris les Britanniques, puisqu’au lendemain du referendum, David Cameron avait déjà annoncé qu’il quitterait le poste de Premier ministre. Ce résultat du vote sur le Brexit était très inattendu pour tout le monde, puisque les sondages précédant le vote avaient donné une tendance très nette à la victoire du « oui » (pour rester dans l’UE). Suite à ces résultats, les marchés financiers ont connu des perturbations et l’ambiance actuelle est au questionnement, après ce matin du 24 juin où chacun s’est réveillé sur cette nouvelle qui a laissé les citoyens à la fois sonné et perplexe. Les conséquences ne sont pas encore directement visibles dans notre quotidien, cependant, l’heure est quand même à l’anticipation pour le secteur du iGaming.
A présent, les plus grands experts se demandent comment les sujets politiques et commerciaux délicats vont être négociés. Dans tous les cas, ce vote massif du « non », ce rejet de l’identité européenne au profit d’une indépendance sur tous les points, aura des conséquences majeures sur le monde entier. Que ces retombées soient positives ou négatives à plus ou moins long terme, le plus compliqué à gérer aujourd’hui, c’est la peur légitime de l’inconnu. Comment seront gérés les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe ? Comment les expatriés anglais ou bien les Européens travaillant au Royaume-Uni vont pouvoir continuer de vivre sereinement selon le mode de vie qu’ils ont choisi ? Il est certain que beaucoup de secteurs seront indéniablement et profondément marqués par ce Brexit, et notamment celui des jeux en ligne.
Même si des sujets plus urgents sont aujourd’hui sur la table, les casinos en ligne, les sites de paris sportifs et de poker, ainsi que les courtiers Forex commencent déjà à s’inquiéter des conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. En effet, le territoire britannique est le siège social de six juridictions différentes dans le monde de l’iGaming. La commission des jeux du Royaume-Uni, de l’île de Man et de Gibraltar font partie des organismes qui pèsent le plus dans la balance, puisqu’ils encadrent et délivrent des licences à de nombreux d’opérateurs situés en Europe.
Les entreprises résidentes au Royaume-Uni n’ont pas vraiment de souci à se faire, puisque les autorités britanniques ont toujours su très bien gérer les accords législatifs et en particulier sur leur politique extérieure. A contrario, les lois qui seront appliquées aux résidents britanniques ne pourront pas l’être aux citoyens européens. Ainsi, les opérateurs qui sont actuellement régulés par l’une des institutions basées sur les îles britanniques se verront dans l’obligation de demander une licence d’autorisation dans un autre pays membre que le Royaume-Uni. En plus de cela, ils devront aussi avoir un siège sur le sol européen.
Les joueurs belges, français et suisses n’auront pas ce problème, puisque les opérateurs qui ont obtenu une licence provenant des terres de la couronne anglaise n’autorisent pas ces pays francophones à jouer sur leurs plateformes, car les lois locales les en empêchent. En effet, la France et la Belgique ne peuvent se divertir que sur des sites de casinos en ligne disposant des licences d’origine française, belge, néerlandaise ou maltaise.
«Les conséquences ne sont pas encore directement visibles dans notre quotidien, cependant, l’heure est quand même à l’anticipation pour le secteur du iGaming.»
Plusieurs opérateurs ont choisi de garder le siège de leurs opérations au Royaume-Uni, à l’image de Bet365 et de William Hill. Cependant, pour des raisons économiques et au vu du nombre important d’utilisateurs habitant hors des frontières des îles britanniques, ils sont actuellement en pleine réflexion pour s’installer également sur le sol européen, afin de ne pas perdre trop de clients en ne se restreignant qu’aux marchés anglais, écossais, gallois et nord-irlandais. Le point le plus épineux de l’histoire sera probablement le fait que les opérateurs exerçant au Royaume-Uni pour les joueurs européens devront obligatoirement avoir un autre siège social dans l’Union européenne et les opérateurs européens devront aussi dédoubler leur pôle de décisions administratives. Ce processus sera long, fastidieux et coûtera extrêmement cher aux opérateurs. Les acteurs du marché sont donc dans une phase d’attente angoissante, pour savoir ce qui va changer au niveau législatif, puisque les lois sur le monde l’iGaming sont très strictes et appliquées à la lettre.
Beaucoup de casinos ont déjà déserté le territoire britannique, car les impôts y étaient très élevés. De plus, les opérateurs réfléchissent intensément sur la question et en viennent à la conclusion qu’il est certainement plus rentable de s’installer en Europe, plutôt que de garder le siège au Royaume-Uni, enclavé législativement, et en plus de reconstruire un nouveau siège européen, en sachant tous les délais, les difficultés d’harmonisation entre les deux têtes et les éventuelles difficultés financières que cela impliquerait.
Les hypothèses et spéculations vont bon train. Les opérateurs tels que Casino Extra et Altantic Casino sont régulés par les juridictions de Malte et des Pays-Bas. Ils ne seront donc pas inquiets des conséquences du Brexit. En revanche, Pokerstars, géant du poker en ligne, représente un véritable pilier de l’industrie. L’entreprise possède au moins une antenne au Royaume-Uni, sur l’île de Man. Si le marché européen ne lui est plus accessible après la nouvelle législation, il sera certainement plus logique et plus rentable pour elle de s’installer à Malte pour profiter de l’avantage européen (et du soleil !)
Bien entendu, seul l’avenir nous dévoilera les conséquences de ce Brexit sur le monde complexe de l’iGaming. Nous attendons avec impatience d’en savoir plus sur les changements dans notre quotidien ! Si vous êtes voyageur, aurez-vous besoin d’un visa pour aller voir Buckingham Palace et photographier les paysages du Loch Ness ? Heureusement, la question de la monnaie ne se pose pas, car les britanniques faisaient partie de l’Union européenne, mais ont quand même tenu à garder la livre sterling. Suite à l’annonce du Brexit, la monnaie a perdu de la valeur sur les marchés financiers. Gageons que les nouvelles adaptations seront bénéfiques à toutes les parties et que ce divorce politique ne se transformera pas en bras de fer.
Laetizia Roffat
Laetizia Roffat est la créatrice du site parierenbelgique.be. Originaire de France, elle a poursuivi ses études à Bruxelles avant de lancer sa plateforme dédiée aux paris sportifs et aux casinos en Belgique. Laetizia a conçu ce site pour offrir une source d'information fiable et accessible, mettant l'accent sur la qualité et la facilité d'utilisation. Elle joue un rôle clé dans la stratégie de contenu, la gestion d'équipe et le développement du site, combinant expertise technique et créativité. Sa philosophie repose sur la précision et l'accessibilité de l'information, offrant des conseils, des analyses et des nouvelles actualisées.